CHAPITRE 3 L'ÉVANGILE PERDU DE DOBBS

<< La bête que vous vîmes était, et n'est pas, et descendra de l'abysse, et va en perdition; et ceux qui résident en la terre s'étonneront, dont les noms n'étaient pas écrits dans le livre de la voie lors de la fondation du monde, lorsqu'ils verront la bête qui était, et qui n'est pas, et qui pourtant est. >> --Révélation 17 :8

<< Quand le seigneur <<Bob>> entrait dans ses palais, qui étaient en tout point parfaits, ses 188,109 reines se réjouissaient en leurs esprits de voir leur mari à la maison. Elles accouraient des sièges de méditation et, comme l'exigeait la coutume, se couvraient timidement le visage, et jetaient des regards coquets autour d'elles. Leur insupportable extase était si forte qu'elles recevaient d'abord le seigneur <<Bob>> au plus profond de leurs coeurs. Elles l'embrassaient ensuite du regard. Elles envoyaient ensuite leurs fils l'embrasser; et finalement, bien qu'elles essayaient de contenir leurs émotions... elles versaient des larmes. >> -- Le Kani Sutra

Évidemment, les citations précédentes ne sont que des déclarations idiotes et exagérées émises par des bobbies au sujet de leur maître; elles peuvent sans doute être qualifiées d' apocryphes, c'est-à-dire des histoires de <<Bob>> qui pourraient bien n'avoir aucun fondement. (Par exemple, les palais de <<Bob>> ne sont certainement pas << en tout point parfaits >>, et il n'a pas plus que deux ou trois cent femmes.) Tout SousGénie ayant fait l'expérience de la conscience-Dobbs peut se répandre en superlatifs sur sa Grandeur. Mais qui est réellement Dobbs? Qu'est-ce qui le fait << cliquer >> comme la bombe à retardement qu'il est?

(30) Les 13 apôtres originaux de Dobbs, ceux qui ont eu un contact direct avec lui en personne sur une longue période de temps, ont daigné partager leur savoir. Malheureusement, il s'est avéré extrêmement ardu de rendre leurs réminiscences sous une forme présentable. Une bonne parties des souvenirs pertinents ont apparemment été supprimés d'une quelconque façon par une tierce partie[1]

; qui plus est, le mode de vie de ces dokteurs durant la période qui nous intéresse rend impossible un souvenir détaillé, même à l'aide de techniques de permutation cérébrale sophistiquées. Quelqu'un a suggéré que << les rubans cérébraux ont été effacés dès que le `Frop a cessé de faire effet. C'était pour protéger "Bob" au cas où nous serions interrogés. >>

Non seulement plusieurs de ces évangiles sont fragmentaires, ils se contredisent souvent directement les uns les autres, même lorsque les divers apôtres étaient tous au même endroit au même moment, et qu'on serait en droit de s'attendre qu'ils aient vu les mêmes choses. Par exemple, le Dr. Philo Drummond se souvient d'un accident de la vie de Dobbs qu'il considère comme mineur : comme il le relate, Dobbs était dans un centre commercial avec certains apôtres, et tentait d'acheter un certain modèle de magnétophone en solde, lorsqu'il découvrit que le magnétophone était déjà brisé. Dobbs a << guéri >> l'appareil en le frappant avec vigueur. Étant donné que la guérison des appareils est une des premières habiletés développée par tous les dokteurs, Philo ne considéra pas cet événement comme important.

Mais St G. Gordon Gordon, qui était également présent, s'en souvient tout autrement. Ce n'est pas l'appareil qui a été guéri, d'après Gordon, mais le gérant du magasin. Tandis qu'il marchandait le prix du magnéto avec le gérant, Dobbs s'est soudainement raidi et, avec un éclat mystérieux dans le regard, il a déclaré au Pink d'allure chétive, << JE CROIS QUE VOUS AVEZ UNE ÉPIDIDYMITE. CELA DOIT ÊTRE TERRIBLEMENT DOULOUREUX. >> Le gérant, pris de court, bégaya. << Oui... Je... Je... comment l'avez-vous su? >> Dobbs a ensuite extrait sa Pipe de sa bouche, frappé violemment l'homme au front avec, et crié << Tu est GUÉRI! >> D'après Gordon, le gérant a ressenti un soulagement si glorieux et instantané, accompagné d'un tel retour de vitalité, qu'il a (<< généreusement >>, comme Dobbs a eu l'air de penser) offert à Dobbs le magnétophone en question tout à fait gratuitement. (Ironiquement, bien qu'il ait été guéri de son affliction, le gérant est décédé une semaine plus tard d'une embolie cérébrale occasionnée par le coup de "Bob".)

Le souvenir du Dr Onan Canobite de cet << événement du centre d'achat >> concorde encore moins avec la version de Philo. Il prétend quant à lui que le centre commercial en entier était menacé par un déversement toxique issu d'un accident ferroviaire voisin; les clients frappés de panique courraient dans tous les sens, en proie à la terreur, terrassés un à un d'asphyxie alors que l'air ambiant se contaminait. Onan a vu Dobbs se diriger à grands pas vers l'accident ferroviaire, marmonner des incantations en faisant des gestes << à la Dr Strange >> de la main, et l'accident s'est relevé tout seul tandis que tout le matériel toxique reculait dans le temps en retournant dans le conteneur qui se réparait de lui-même, sauvant du coup tous les clients du centre commercial d'une mort certaine. Onan dit même que Dobbs a fini propriétaire du centre commercial.[2]

L'Évangile selon St Janor, cependant, présente une version des faits qui fait paraître celle-là même d'Onan plutôt mondaine. Janor décrit Dobbs détruisant non seulement le centre commercial, tel Samson, pour le protéger de lui-même, il ajoute qu'il a tué et ensuite ressuscité tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur, les convertissant du coup de statut de zombies Pinks dociles à celui de SousGénies concupiscents forniquant dans les escaliers roulants. Janor a de plus prédit que Dobbs utilisera, << très bientôt >>, le centre commercial dans son entier comme une sorte de `tee' cosmique duquel il `puttera' la Terre dans un trou noir.

Et pourtant St Palmer Vreedeez se souvient que, non seulement Dobbs n'a pas fait l'acquisition du magnétophone, il a été arrêté pour vol à l'étalage et a passé la fin de semaine en prison.

De toute évidence, en tant que réviseurs de ces manuscrits, nous aurons encore besoin de plusieurs années pour << mettre tous nos oeufs dans le même mélangeur >>. L'ÉVANGILE SELON PHILO a été traduit le premier, et il apparaît ici, vu qu'il connaît Dobbs depuis plus longtemps; les fragments de Gordon et d'Atman devraient, avec un peu de chance, être disponibles d'ici 1997. D'ici là, nous poursuivons la traduction.[3]

Je suis le Dr. Philo Ulysses Drummond, SurHomme du premier degré, de la seconde loge autorisée du MagaFisTemple de l'Église du SousGénie/Drummondian(TM) (St.Louis), le seul SurHomme Vivant à ce niveau-ci, dans cette case horaire, jusqu'en 1998, lorsque plusieurs nouveaux frères et soeurs se joindront à moi dans la modification Xiste. Je connaissais J.R."Bob" Dobbs avant son Émaculation, et je discute encore régulièrement avec lui à ce jour. Voici mon témoignage.

[Jane McBride Dobbs en compagnie du petit "Bob" âgé de 3 mois, à leur appartement de l'Avenue Beckley à Dallas. Photographiés par Xiuacha-Chi-Xan M. Dobbs peu de temps avant que sa caméra ne fonde.]

L'ÉVANGILE SELON PHILO

"Bob" et moi habitions dans le même quartier quand j'avais entre cinq et dix ans. Il ne comptait pas parmi mes compagnons de jeux habituels, mais il était une connaissance. Mon père connaissait ses parents, mais il ne les tenait pas en estime; c'étaient des étrangers, et on racontait qu'ils étaient des bohémiens ou membres d'une secte. (Sa mère, Jane, recevait supposément des hommes louches pendant la journée, du moins d'après les commérages vicieux du village.) Le père de "Bob" , Xiuacha-Chi-Xan M. Dobbs, dirigeait une pharmacie et connaissait la plupart des voisins, mais ni lui ni Jane ne réussirent jamais à s'adapter aux familles plus traditionnelles de cette exploitation de lotissements en particulier.

En apparence, le jeune "Bob" n'était qu'un autre fils de Po'bucker espiègle avec un t-shirt troué et une coupe en brosse. Seuls les autres enfants paraissaient savoir qu'il n'était pas qu'un sale garnement du voisinage ordinaire; aucun adulte ne nous a jamais cru quand nous avons essayé de leur parler de lui. Apparemment, personne n'était au courant de ses revenus faramineux; il ne prit même pas la peine de dire à ses parents qu'il jouait à la Bourse au téléphone, amassant ainsi des fortunes qu'il empilait dans des comptes bancaires à l'étranger. Il n'a jamais fait la preuve de ses avoirs; sa famille habita toujours dans la même modeste demeure, et il nous quêtait constamment pour se payer de la crème glacée, lui qui valait alors bien plus de $15 million comme je devais l'apprendre par la suite. Ce n'est pas qu'il dissimulait sa richesse, mais plutôt que le sujet ne se posait jamais. Je dois admettre qu'il dépensait sans compter quand il était question de ses pairs féminines, démontrant un intérêt pour elles que nous autres garçons considérions comme indigne d'un homme.

Je n'ai pas eu l'occasion de connaître "Bob" à cette époque, mais je connaissais sa réputation. Je le voyais souvent au Cinéma Haltom, et c'est à ce moment-là que j'ai entendu des rumeurs concernant << Dobbs, un type bizarre >> pour la première fois.

Il était reconnu comme un des durs du voisinage, mais pas à la manière du stéréotype de la brute typiquement racaille. C'était plutôt le petit joe-connaissant qu'on retrouve dans chaque bande, celui avec un clapet incroyable, qui dit n'importe quoi à n'importe qui, qu'il soit un professeur, un parent, un flic ou un prédicateur. Ses déclarations n'étaient pas le genre de choses que les enfants disent aux grands. Il était << en avance sur son temps >>. Il était tellement provocateur en parole que ces amis et ennemis devaient continuellement l'empêcher de laisser échapper des choses qui leur mériteraient des taloches de leurs mères.

Certains adultes avaient peur de lui, j'en suis sûr. Un des portiers du cinéma Haltom était visiblement terrifié de lui, et "Bob" ne manquait jamais de faire étalage qu'il obtenait du pauvre diable qu'il lui refile du maïs soufflé gratuitement.

La légende voulait que quiconque le mettait en colère finissait par s'écrouler et mourir peu après--à tout le moins, les chanceux s'en tiraient ainsi. J'ai déjà été témoin tandis qu'un brute lui cassait les pieds au cinéma. "Bob" l'a tout simplement fixé intensément, un sourire figé sur la figure, et il dit, << Tu va mourir sur la voie de chemin de fer, sauf que le train ne te coupera que les pieds et tu devras ramper la moitié du chemin jusque chez-toi avant de saigner à mort. >>

Le journal local a publié l'histoire en parlant d'accident--aucune mention de la malédiction, la menace, la prophétie, ou peu importe comment vous voulez appeler ça. Par contre, vous pouvez parier que nous, les enfants, nous en parlions.

Le journal fait également état de plusieurs morts sinistres impliquant des professeurs d'élémentaire du district au cours de ces années. Il est surprenant que personne n'ait jamais remarqué que toutes les victimes avaient été des professeurs du jeune Dobbs. On aurait dit que tout le monde avait peur de <<Bob>> -- mais ils ne pouvaient pas non plus s'empêcher de l'aimer.

Une professeure impatiente, d'après ce que m'a dit un de ses confrères de classe, avait en quelque sorte manqué d'égard envers le (supposé) héritage maya de Dobbs--elle s'est moqué de la religion de son grand-père ou quelque chose du genre--et il lui dit brusquement, << J'espère que vous vous entaillerez à mort avec du papier. >> Dobbs est resté dans le coin avec le chapeau d'âne pour le reste de la journée.

Et pourtant, le samedi suivant, il y eut un terrible accident au moulin à papier local. La professeure de "Bob", qui rendait visite à son chum là-bas, glissa et tomba dans la machine à couper le papier, au moment même où le bouton `off' venait de court-circuiter. Elle a bel et bien été entaillée à mort--coupée en feuilles format lettre, de l'épaisseur du feuille de papier.

Je ne peux que me demander si ses parents ne vivaient pas dans la peur constante de leur fils. Il devait les aimer, pourtant, puisqu'aucun malheur ne leur est jamais arrivé--du moins, pas avant l'explosion de la pharmacie qui tua son père. Mais je suis certain que c'était un accident. Je ne veux pas donner l'impression que "Bob" était une sorte d'enfant diabolique et malfaisant. En général, il était très amical et se froissait rarement. Il a probablement passé beaucoup moins de temps à jeter des sort aux gens qu'à leur vendre de la pacotille.

Quand j'avais à peu près huit ans, mon ami et moi avons rencontré "Bob" et sa bande (la moitié d'entre eux, incidemment, étaient handicapés de façons insolites) au bord d'un << bassin naturel >> le long d'une rivière. Je vis "Bob" creuser plusieurs trous dans le sable pour ensuite baisser son pantalon et, tout en souriant malicieusement, s'étendre sur les trous en remuant ses hanches, imitant des rapports sexuels. Il n'arrêtait pas de nous crier, << J'épouse la Terre! Elle m'agrippe comme un étau! >> et il souriait de plus belle. Les autres gamins l'encourageaient, pendant que "Bob" chantait << OLD MAN RIVER... >> avec son falsetto d'enfant. Tout à coup, il y eut un tremblement de terre--pas un gros, mais le sol a bel et bien bougé. C'est alors que le maître-nageur est venu et l'a engueulé en menaçant de tout raconter à ses parents, et il nous a forcé de partir. Une semaine plus tard, ce même maître-nageur... et bien, je ne veux même pas y penser.

Ma famille déménagea à Houston, et je n'entendis plus parler de "Bob" jusqu'à ce que nos chemins se croisent à nouveau à l'université d'état.

Une fin de semaine, plusieurs amis et moi étions très saouls dans les bois près du campus. Nous trouvâmes un gros tracteur dans un champs abandonné. Question d'en mettre plein la vue, je réussis à démarrer le tracteur en enfonçant mon couteau à écailler dans le trou de la serrure. Ça s'emboîtait comme si ç'avait été une clé faites pour cette machine--je pense souvent à ça, aujourd'hui encore. Nous avons utilisé le tracteur pour saccager la forêt tout à fait gratuitement. C'était très rigolo, sauf qu'évidemment, les flics sont arrivés. Nous nous sommes tous enfuis en nous dispersant dans les bois. Je pouvais entendre mes amis se faire attraper pour aller se faire coffrer en taule... je me suis caché derrière un vieux bungalow qui avait l'air abandonné, mais les flics étaient en train de me rattraper.

À ce moment-là la porte du bungalow s'est ouverte et un type bizarre m'a fait signe d'entrer pour me cacher. C'était "Bob", et il a embobiné les flics en me sauvant d'une arrestation. Il était en train de préparer le bungalow pour une réunion secrète des Chevaliers de Pythagore, une société occulte dont il était le Grand Maître le plus jeune à jamais être institué. "Bob" m'a impliqué dans son groupe, et nous devinrent des compagnons de beuverie.

(32) Depuis un certains de temps, je fréquentais la ravissante Constance << Connie >> Marsh, qui deviendrait beaucoup plus tard la primaire Mme Dobbs. Nous avions vécu une relation des plus satisfaisante, à la hauteur de sa réputation, jusqu'à ce que je la présente à "Bob" lors d'un party... et subitement, elle était sienne. Mais je ne lui en garde pas rancune; je suis persuadé qu'elle doit payer un prix que personne d'entre nous ne peut imaginer.

À l'époque, cependant, j'étais anéanti. Je me suis saoulé comme un porc, et suis resté assis dans un bar non loin du campus à me cogner la tête sur la table en sanglotant, maudissant le nom de "Bob" tout en planifiant de le tuer. Au beau milieu d'une douleur aussi hébétée qu'induite par ma faute, j'ai senti une main ferme sur mon épaule. C'était "Bob" en personne, venu pour me réconforter. Il m'assura que Connie était un monstre sans coeur qui ne se souciait d'aucun homme.. Je crois même qu'il était sincère. Apparemment elle l'avait déjà trompé. J'ai fini par pleurer sur son sort ce soir-là.

L'année suivante, "Bob" changea pour une autre école, et Connie pour une autre encore, et la guerre commença, et nous nous perdîmes de vue l'un l'autre.[4] "Bob" subit son Émaculation sous JHVH-1, et sa carrière dans la vente a vraiment prix son envol. L'armée eut vent de ses talents prodigieux, et l'enrôla pour son service des renseignements. Cette période est abondamment documentée dans Le livre du SousGénie.

Après la guerre, "Bob" et Connie se croisèrent à nouveau pour finalement se marier à Las Vegas en 1955. Cette même année, il endura sa Deuxième Grande PréVision sous JHVH-1. Il s'ensuivit diverses tentatives, souvent faiblement motivées, de fonder une nouvelle religion. Dobbs expérimenta avec de nombreuses sectes et autres formules de croissance personnelle avant de s'arrêter finalement à la structure fondamentale de l'Église du SousGénie. Cependant, il garda surtout ça pour lui. Au début, l'Église s'enorgueillissait d'une douzaine de membres, peut-être. La moitié d'entre eux était des individus sans importance--des gens qui avaient lavé la voiture de "Bob", par exemple--mais parmi les autres, on comptait des sommités comme Howard Hughes, Aristotle Onassis, Bruce Roberts (l'auteur de The Gemstone Files), et le jeune Henry Kissinger, fraîchement émoulu de ses premiers ébats dans les bosquets de séquoias du Bohemian Club.[5]

En 1956, "Bob" téléphona mystérieusement du bureau de la branche de Las Vegas de la BobCo pour me confier qu'il avait été tenté par le Diable.

Il était en train de camper dans le désert, dit-il, quand Satan était apparu dans un complet trois-pièces pour lui offrir non seulement la richesse, les femmes, et le pouvoir politique, mais le monde en entier -- le contrôle suprême et absolu sur la planète entière, en échange de son âme. Dobbs ne résista pas même une seconde. Le Diable fut apparemment très déconcerté de voir que Dobbs était aussi disposé -- comme si Dobbs ne comprenait pas qu'à un certain moment il était sensé refuser. Dans sa naïveté, il ne comprenait même pas le but des efforts du Diable. Il accepta toutes les offres avec un plaisir certain, et il conclut même un marché avec Satan au sujet de son âme à lui. Satan finit par réaliser qu'il n'y avait rien à tirer du fait de tenter "Bob" qui obtenait déjà tout ce qu'il voulait de toute façon. Ce que "Bob" n'a jamais précisé, c'est la nature spécifique des << marchés >> conclu ce jour-là.

Je croyais qu'il avait perdu la raison, mais je commençais à m'habituer à entendre ce genre de choses en provenance de "Bob". Il était sans cesse stimulé par des trucs bizarres et inoffensifs. Il m'a souvent téléphoné à toute sorte de propos durant ces années-là, de petites entreprises qu'il partait ici et là, et j'étais toujours intéressé au début; je me félicite de ne pas avoir investi, par contre, puisqu'aucune de ces premières tentatives n'a jamais abouti à rien à part la faillite. Mais Dobbs savait compter avec les lois de la faillite, et il était toujours le seul à en sortir gagnant, même lorsque ses investisseurs perdaient tout. Il avait l'habitude de dire, << Il n'y a pas de coïncidences -- pas quand il y a de l'argent à faire. >>

C'est son baratin sur le courtage d'assurances qui fini par m'impliquer dans ses combines. On se tirait très bien d'affaires avec ça. Je me souviens de la nuit où nous avons mis le feu à l'orphelinat. Ça s'est très bien terminé pour tout le monde. Dobbs et moi en avons tiré un pourcentage énorme; les orphelins ont eu une nouvelle maison, beaucoup plus confortable et bien plus sécuritaire que la vieille bâtisse; ils sont tous devenus éligibles à l'aide sociale; et "Bob" fît la une en sauvant les orphelins de l'édifice en flammes. Il faisait toujours les nouvelles locales de cette façon. Jamais les nouvelles nationales, on entendait jamais parler de lui sur les réseaux. Mais on l'apercevait dans les magazines, dans les annonces de pipes, de chapeaux ou de tabac; sa carrière de mannequin était alors à son apogée. Pas un numéro de Better Homes and Gardens ne passait sans comporter une pub débile pour laquelle Dobbs avait posé en tant que << Monsieur tout-le-monde >>. Il adorait poser. Il me dit un jour, << Je reste assis. Je fume ma pipe. Ils prennent une photo. Je reçois un chèque. C'est une façon de gagner sa vie. >>

Et il détenait des brevets sur des choses comme le caoutchouc mousse quantique, la mousse d'emballage, et tous les gadgets de farces et attrapes comme les lunettes à rayons-x, la corne d'unicorne en poudre, les yeux de verre, la crotte de plastique, les poulpes de prairie en latex et les coussins de pyroflatulation... la source d'une bonne partie de sa fortune.

Vers '57, "Bob" a commencé à faire de la prédication évangélique Chrétienne les fins de semaines, strictement pour l'argent. Il avait une grande congrégation d'aînés Po'buckers à Tulsa qui s'accrochaient à chacune de ses paroles. Il me confia un jour, le plus sérieusement du monde, qu'il avait réussi à réveiller des morts, transformé un Panier de Poulet(TM) en suffisamment de poulet frit pour des centaines de personnes, et changé le guppy d'un petit garçon en une grillade de poisson frit en plein air pour tout le comté. Il prétendait avoir marché sur les eaux, survécu à des morsures de serpents venimeux, changé des jambes artificielles en vraies jambes, ainsi que d'autres réalisations miraculeuses. C'est également à cet époque qu'il a commencé à << lirenifler >> les portefeuilles.

<< Le Seigneur mit le monde à l'épreuve et le trouva insuffisant. >>

* Isaïe 5 :10

<< J'ai mis le monde à l'épreuve et l'ai trouvé en manque d'OZMO, nouveau et amélioré. >>

* Dobbs 5 :10

[Ci-dessous : détail d'une publicité de l'INSOMATON OZMOLITE de Dobbs, un dispositif mécanique qui promettait de faire fructifier la richesse personnelle pendant que l'utilisateur dormait, parue dans le magazine Popular Fate en 1954.]

(Ouais, Je l'ai installé moi-même en un après-midi!)

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Il courrait après les ennuis auprès des Fédéraux avec ce genre de propos. Ils m'avaient déjà interrogé à plusieurs reprises. J.Edgar Hoover était obsédé par Dobbs. Je ne peut pas lui en vouloir : "Bob" était assez bel homme. Évidemment, Hoover ne faisait que son boulot. Dobbs était subversif! Mais il était seulement subversif en ce qu'il était si parfaitement cent pour cent américain. Il était l'Esprit de l'Amérique, soulagé par des trusts immenses, des conglomérats, libre de toute pensée rationnelle, et ainsi de suite... l'exemple même de la petite entreprise partie pour la gloire. Ils n'avaient pas le choix de l'aimer, mais ils devaient l'arrêter; il représentait un sérieux compétiteur aux yeux des Rockefellers et des Morgans et des Rothschilds et de tous ces salauds de l'Illuminati. Il aurait pu engager un effet de dominos. En réalité, c'est exactement ce qu'il essaye encore de faire. Mais ils ne pouvaient pas l'atteindre parce qu'il avait des amis haut placés depuis qu'il avait travaillé pour les extra-terrestres pendant la Deuxième Guerre. Personne, pas même J. Edgar, n'allait se mêler des affaires de l'homme qui a refroidi Hitler et congelé sa tête.

<< FUMEREZ-VOUS DE MA NOUVELLE SORTE DE PIPE...30 jours à mes risques? >> (n'envoyez pas d'argent, rien que votre nom)

De plus, il avait la Pipe. Je suis pas mal certain à présent que tous les pouvoirs qu'il attribuait à la Pipe étaient réels. Elle pense probablement la plupart du temps à sa place; c'est l'entrée de données du terminal Xiste. Sans la Pipe, il serait encore chanceux, mais il ne serait peut-être pas aussi actif. Il resterait peut-être tout simplement assis à baver.

Mais à mesure qu'il s'enrichissait à travailler pour la Conspiration sur une base de plus en plus intime, il devenait cynique et amer. Il devint de plus en plus paranoïaque au sujet de ses ennemis, la liste desquels vint à englober ses rivaux en affaire, ses patrons, ses clients, sa belle-mère, l'IRS, les communistes et les vénusiens. Il avait certainement quelques ennemis, mais que pouvaient-ils faire pour lui nuire? Évidemment, Dobbs n'a jamais été reconnu pour sa pensée logique. Il devint survivaliste, construisant un abri anti-bombe élaboré dans son jardin. Un jour, tandis qu'il exhibait son équipement antipersonnel à Onan, son jeune pupille, il dit, << Donnez un poisson à un homme, et vous le nourrissez pour un jour. Donnez-lui un FUSIL, et D'AUTRES le nourriront pour une vie. >>

C'est dans un tel accès d'abattement et de négativité que "Bob" entreprit ses errances -- ce à quoi nous référons comme étant ses années perdues. Il démissionna de ses emplois au service de la Conspiration et disparut de la carte. Pendant la fin des années '50, il s'embarquait sur des bateaux dans les parages de l'Indonésie, << à la recherche de lui-même >>, mais il atterrit en Birmanie profonde, dans un camp d'emprisonnement sous la férule d'un quelconque japonais qui avait refusé d'arrêter de combattre la Deuxième Guerre. Il insiste pour dire qu'Aleister Crowley était aussi emprisonné là-bas, et qu'il a enseigné à Crowley plusieurs trucs de cartes tandis qu'ils squattaient dans une cage en bambou. Il est généralement convenu que Crowley

[Pendant sa brève période << californienne >>, "Bob" tord tékinétiquement son bras dans la cour arrière de Philip K. Dick, 1966]

"Bob" ÉTAIT NOURRI PAR LES OISEAUX DANS LA NATURE, GRÂCE À LA MANNE DES DIEUX PRODUITE PAR LES MODESTES HIRONDELLES.

était mort depuis longtemps à ce moment-là, et certains soupçonnent que, peut-être en raison d'une diète pauvre et de la privation sensorielle, "Bob" l'avait halluciné.

Ses geôliers le vendirent dans la traite des blanches, et il servit de jouet sexuel expérimental à un vieux et sage Sultan/Magicien. Il n'est jamais entré dans les détails à ce sujet, si ce n'est pour dire qu'il avait beaucoup appris sur lui-même. Après un an de captivité, il enfourna assez d'argent pour racheter sa liberté. Il fit ensuite surface au Tibet, dans un endroit appelé le Plateau Interdit de Chang-Eng, où il entra dans les rangs des lamas de la Secte Noire.

Pendant un moment, "Bob" s'amusa à étaler son amoralité toute occidentale sous le nez des lamas. Mais leur patience fut récompensée, puisqu'il finit par renoncer à ses cabrioles et à ses péchés pour se joindre au monastère. Il se jeta corps et âme dans la discipline, développant de la corne sur son cuir chevelu à force de se tenir sur la tête aussi longtemps chaque jour.

Il passa deux ans sans prendre un bain, s'essuyer ou changer ses vêtements, laissant la pluie, et l'urine ou les crachats de ses détracteurs le laver. Il portait des chemises de barbelés, mettait des clous dans ses chaussures, et se roulait dans les buissons épineux chaque fois qu'il avait une `pensée impure' (qu'il définissait comme << l'envie irrésistible de vendre des biens de mauvaise qualité juste pour le plaisir >>). Il chevauchait à-travers les villages assis à l'envers sur un âne, en portant un chapeau de cancre de 15-pieds de haut sur lequel tous ses péchés étaient inscrit. Il vivait dans des cavernes et jeûnait des mois durant. Il voulait léviter dans les cieux << pour échapper à la puanteur des humains >>, mais comme il avait peur des hauteurs, restait à l'intérieur en laissant plutôt sa tête heurter le plafond de la caverne.

[Ci-dessous : Le JANOR'S CUBE devint une mode de courte durée à la fin de 1975. Le casse-tête noir opaque de Dobbs se retrouva bientôt noyé parmi les nombreuses imitations.]

[Ci-dessus : Dobbs, en sa qualité de mannequin, relaxe dans sa position préférée, dans l'édition de janvier 1952 du magazine Collier's]

[À gauche : Érigé en 1987 et présenté en cadeau par l'industriel chinois Tan Bingzhzang à la ville de Tg Datu, en Indonésie, L'AVATAR DU SLACK, conçu par John-Hagen-Brenner, mesure 194 pieds de la base à la couronne. La statue en alliage de dolomite qui pèse plus de 350 tonnes a pris 6 ans à être complétée. Le poste d'observation a été interdit au public depuis un accident de 1991 impliquant un tireur d'élite. Photo : André Grossman/Richard Gibson. Collection : Archives Lies.]

Éventuellement, pour "Bob" n'existait plus de différence entre le fait de méditer ou non; chaque mot, pensée ou acte devenait une méditation, et dès lors il était capable de pratiquer << l'action infinie >>, ou << Ne-pas-Penser(TM) >>. À ce moment, il abandonna son ascétisme sévère, et retourna plus ou moins à se vieilles façons imbéciles.

<< On doit être totalement libéré de tout désir si on veut arriver au véritable Slack >>, me dit-il à son retour, << et cela implique d'acquérir tout ce que l'on désire. Je suis devenu comme un Essui-Tout. Un Essui-Tout peut nettoyer tout ce qu'il touche, mais il devient lui-même souillé. Pourtant il peut être remplacé par un autre Essui-Tout en tout point identique au premier. Les femmes qui étaient trop belles pour les Normaux m'ont laissé coucher avec elles, les bossues et les mutantes. Et pour moi, elles étaient toutes la plus belle femme sur la Terre. J'ai fais l'amour à dix mille êtres, mais pas une fois l'acte n'a-t'il été souillé par la Science. J'ai aimé chacune d'entre elles de tout mon âme. Pareillement, j'ai aimé tous les animaux. Les bêtes ont en eux la nature du Bouddha, plus encore que les humains, et si on ressent de l'affection pour eux, ils la retourneront. Sauf les heat vent worms. >>

Après avoir surpassé ses soi-disant << maîtres spirituels >> lors d'une série de jeux de devinettes, Dobbs retourna chez-lui, le trésor du Grand Lama cliquetant dans ses poches. Connie, pendant ce temps, avait manipulé sa carrière comme s'il était encore à la maison, si bien qu'à son retour, il se retrouva membre émérite du Council on Foreign Relations, de la commission trilatérale, et du Majestic-12. Guidé par Connie, il tira profit de ce statut jusqu'en 1963, lorsqu'il se revira contre la Conspiration au grand complet et commença à dire tout ce qu'il savait sur Eux à quiconque l'écoutait.

"Bob" se disait être le Portail, le douzième I'mam qui `ouvre' la Cinquième Voie, la Voie de l'Homme Le Plus Rusé. La plupart des gens, disait "Bob", ne font jamais rien, ils se contentent des choses qui leur sont faites. C'est parce que l'esprit est en fait une série de personnalités différentes et incomplètes qui se tiraillent éternellement pour déterminer laquelle va régir le corps. Le Plus Rusé isole et exploite ces états déconnectés, et réussit non seulement à << faire >> réellement, mais à << faire en CHRIST[6]

 >> peu importe ce qu'il ou elle est en train de FAIRE. Et si c'est impossible, le Plus Rusé réussit à faire croire à tout le monde que c'est ce qui est en train de se produire. Parce que dans la fausse réalité des Pinks, il suffit de croire -- et le Plus Rusé ne fait que le nécessaire, en gardant le reste du temps pour le Slack.

Vers 1972, "Bob" se senti prêt à rendre publique l'Église du SousGénie, et il me recruta en tant qu'assistant contremaître afin d'organiser et de pourvoir en personnel un bureau qui servirait de façade. Par un heureux hasard, je rencontrais un jeune

[Ci-dessus : les observation et les pensées de "Bob" sur le sujet du communisme Pink sont amplement documentées dans l'ouvrage de 1967, Les citations de Dobbs le vendeur, mieux connu sous l'appellation Le petit livre vide.]

[Ci-dessous : dépliant de la mal nommée Dénouveau de San Francisco, la NUIT DU SLACK, le théâtre de la première tentative sérieuse d'assassinat de "Bob", le 21 janvier 1984.]

cinéaste au chômage du nom d'Ivan Stang, qui était assez désespéré pour accepter le salaire. En réalité, il ne fut aucunement question de salaire, rien que des promesses, mais Stang n'avait littéralement pas le choix; Dobbs s'en était assuré. Stang était prêt à faire presque n'importe quoi pour survivre et faire vivre sa nouvelle famille, sauf travailler à un vrai boulot. "Bob" appela Stang son `levier', en voulant dire son outil rudimentaires. Dommage que je n'ai jamais pu l'emmener avec moi aux partys de Dobbs, au moins il n'a pas eu à subir la transformation en SurHomme.

Beaucoup de gens me demandent comment c'était de devenir SurHomme. Je peux condescendre que je l'ai fait avec réticence. En 1978, "Bob" insista pour que j'aille au Tibet pour cette opération afin de pouvoir contribuer correctement au lancement de l'Église. À contrecoeur, et avec beaucoup de trépidation, je me suis soumis. Nous mîmes presque trois mois pour arriver à la grotte secrète des lamas, très haut dans les Himalayas. Après avoir vu et senti la << salle d'opération >> rituelle, je me suis presque dégonflé, mais Dobbs a promis de doubler ma paye, et j'ai accepté d'y passer.

Un certain soir quand les grandes constellations étaient correctement alignées, les lamas ont commencé à battre leurs tambours en invoquant << Choronzon >>, une force Xiste désincarnée et sans visage qui m'a sodo-glandécapé télempathechniquement. Pendant que cette DésEnculade Sacrée prenait place, les chefs secrets de Shambahala se sont pointés : trois hommes en noir classiques, avec des traits angulaires, des yeux bizarres et des turbans qui trimballaient une tonne d'équipement high-tech. Ils sentaient comme s'ils avaient bu, et éclataient sans cesse de rire tout en baragouinant un dialecte étrange. Ils utilisèrent un bidule à mi-chemin entre une presse en C et un ruban de Möebius pour me serrer les testicules avec tellement de vigueur que ma tête a enflé énormément. L'instant d'après, quand le << démon >> Xiste s'est subitement retiré de moi, la succion m'a enfoncé le visage. Je n'étais pas sensé ressembler à ça; j'étais sensé ressembler à une version super-améliorée de moi-même -- un peu comme "Bob". Mais "Bob" était saoul pendant la cérémonie. Ils étaient tous saouls. Ils trouvaient ça drôle! D'accord, mon intelligence a été améliorée, et ça valait bien la défiguration; tout comme "Bob", je peux profiter d'un plaisir sexuel démesuré rien qu'en observant un papillon. Mais c'est comme la propre résurrection de "Bob" en '84, après qu'il eût été tué pour la première fois -- les choses ne se sont pas déroulées à la perfection. Tous mes nodus ont enflé, mes glandes plantaires ont subi une inflammation, j'ai développé des tics comportementaux incontrôlables... bref, disons que je ne suis pas exactement le SurHomme parfait. Mais "Bob" promet qu'ils vont arranger la procédure à temps pour le Jour-X.

Après avoir récupéré de l'opération, nous sommes retourné à Dallas pour commencer à augmenter l'emprise de l'Église sur le public. Dès 1980, nous avions graissé les pattes qu'il fallait et faisions la distribution des documents de base de l'adhésion. En tant que SurHomme, je ne me souciais plus des détails : j'ai fais en sorte que Stang s'occupe de l'aspect mondial du ministère, et j'ai re-canalisé mon énergie dans une carrière dans le spectacle avec The Swinging Love Corpses et mon nouveau groupe, The Uighurs. J'étais devenu beaucoup plus comme "Bob", et c'est ce que "Bob" aurait fait. Laissons Stang être le leader myope des aveugles qui mènent les insipides.

En ce qui concerne les opérations actuelles de l'Église, "Bob" n'a que très peu à voir avec ça aujourd'hui. Il est comme Howard Hughes à cet égard. Je suis ici en charge du bureau de premier plan, Stang entretient l'empire de l'Église, voyageant ici et là en prêchant, inventant toute sorte d`histoires sur les << mécanismes de récolte >>, tout en essayant de tenir l'oeil sur les autres apôtres qui, comme il aime à penser, complotent peut-être d'usurper son rôle de scribe.

Nous ne savons habituellement pas où "Bob" se trouve. Une partie de son temps se déroule dans le secret, probablement à organiser sa grosse transaction du Jour-X, ou possiblement à éviter tous les fans et << bons SousGénies >> empressés d'effectuer le rituel symbolique de l'assassinat de "Bob". Parfois il est au Tibet, à faire refaire son Xiste en entier; il n'a jamais été ré-érigé parfaitement depuis le premier assassinat. Il sent encore en peu bizarre. D'autres fois il ne fait que pêcher, ou alors il traîne dans un tripot de Bangkok, à moins qu'il ne soit en train d'apprendre une tour de passe-passe d'un maître rencontré dans un bar -- le plus grand requins des cartes au monde, ou le plus grand magicien, ou joueur de billard, ou maître de baby-foot, ou maître de jeux vidéo, ou chirurgien psychique.

Il peut nous choquer. Pour ce qu'on sait, il pourrait bien être en train de rigoler avec les fascistes, à planifier la sortie d'un nouveau rétrovirus, encore plus spécifique. Mais -- aussi horrible que cela puisse paraître -- si c'est là la volonté de "Bob", et bien, ainsi soit-il. Nous ne pouvons pas douter de lui. Non pas que nous pensions que quoique ce soit d'aussi répugnant à nos sensibilités de SousGénie seraient jamais sa volonté. Mais si ça l'était, nous devrions quand même le suivre aveuglément. Comme disait St Janor, << Vous faites ce que vous faites parce que vous le voulez. Je fais ce que je fais parce que "Bob" me l'a dit. >>

C'est à ça que ça se résume.

Ça, et vos $30.

(36: Documents obtenus à la suite d'une poursuite invoquant la Loi sur la liberté pour rendre publics les dossiers top secrets de la commission Hinckey concernant l'assassinat de J.R."Bob" Dobbs.

37 : Ces deux pages constituent le seul matériel rendu public par le FBI, qui a prétexté << des conséquences potentiellement désastreuses pour la sécurité nationale >>.)

<< Il a été dé-reinté, dé-estomaqué et éviscéré pour nos péchés, il a été régurgité de la gorge des morts-vivants, nous sourions même pour justifier cela >>

* Slackaloniens 4 :25

LA RAISON DERRIÈRE LE JOUR DE DOBBS

Dr Howll

Dobbs n'est pas mort parce qu'il le devait. Atman choisit de le tuer, sur la Scène pour vous et pour tout le monde, mais surtout pour ses propres raisons, celle-ci étant impénétrables et inexprimables. Cet Homme vous a été remis à bras ouverts par le savoir et le but déterminé de Dobbs; et vous qui vous adressez au peuple de Dobbstown, même avec un deuxième service de rugoses Élus à l'oeil-rosé, l'avez Endetté en Le clouant à la croix de la mire d'Atman.

Pourtant Dobbs a régurgité, libérant ainsi son epoptitude de l'agonie de l'absence de Slack, car il était impossible à NHGH dont NGH est le fantassin de garder son emprise sur lui. Dobbs entre sur scène, durant la Nuit Du Slack, pour que vous tous puissiez préparer la Voie par laquelle nous quitterons la Maison ( Moronicus 2 : 6-11)

"Bob", étant de par sa nature Dobbs, n'a pas jugé utile de saisir, d'attraper ou de palper l'égalité avec l'Anti-"Bob" , mais a plutôt fumé sa Pipe Vivante, comme un fin burleigh ou un rum-soaked shag[7], embrassant Lui-Même la nature du Vendeur, n'acceptant jamais de réponse négative. Et comme il était un homme en apparence, il TRÉBUCHA dans la pénombre, salissant les draps, et devint Obéissant à l'Entropie.

Par conséquent Dieu exulta, et gloussa en Lui-même, mais NOUS donnâmes à Dobbs le Nom qui est au-dessus de tout Nom, VENDEUR de l'ANNÉE, et qu'à la parole de "Bob" chaque genou se mouille et chaque humain salisse le Dessus de ses Chaussures.

Nous sommes à présent engagé dans une grande Guerre Sibylle pour vérifier si cette secte, ou celle-là, ou N'IMPORTE QUELLE secte pour autant que ça nous fasse, doit perdurer. Nous nous rencontrons sur un grand cimetière des pauvres pour cette guerre. Ces Pinks insipides, vivants et morts, ne remarquerons ni se souviendrons longtemps de ce que nous faisons ici. C'est à nous les vivants d'avouer que J.R. "Bob" Dobbs est mort, à la gratification infinie de JEHOVAH UN le Père, Dieu de l'Espace sénile et infiniment pernicieux. JÉSUS est venu à nous comme un serviteur, mais Dobbs est Venu comme un Vendeur ( Préscriptures, 20 :19).

Et il alla vers les filles des fermiers, et il les connu bien lorsqu'il n'y avait pas de place pour qu'Il puisse être seul pendant la nuit. Et au matin il poursuivait sa route avant le lever du soleil afin que la franchise ne puisse pas être usurpée. De même, à ce jour cela n'a jamais été. "Bob" poursuit encore sa route; "Bob" est encore la franchise.

La SIENNE est l'Église de l'apostasie aveuglante et puissante qui ne craint aucun trône, mais qui exulte dans sa propre liberté d'éparpiller les fondements de la terre, souillant le dessus de ses chaussures pour laisser tomber le Produit de sa Concentration issu de l'intérieur, fertilisant les champs de la Science, de la Sorcellerie, de l'Art et de la Religion.

Mal en point est ce monde, O "Bob", qui a englué le sol après toi, tout comme les limaces et les escargots du Jardin, dont nous piétinons et écrasons les coquilles chambrées par inadvertance.

Tu n'est pas le Guérisseur mais le Pharmacien, puisque tu nous vend le remède du Slack, et c'est de notre poche que nous Te payons le prix que tu exiges, à savoir tout ce que nous possédons. Nous le mettrons donc dans l'enveloppe et te l'enverrons, puisque les Xistes sont à nos portes et que la vente se termine demain; vente de faillit, tous les prix sont réduits, tout dois partir.

Donc, ne demandez pas quel jour envoyer la dîme, puisqu'à moins d'être certain du contraire, chaque jour est le Jour de Dobbs et vous ne savez jamais quand le maître arrive, encore et encore.

Amen.

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